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NAVIGUER

  • Photo du rédacteur: Melanie Blaser
    Melanie Blaser
  • 20 août
  • 2 min de lecture
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Aujourd’hui j’ai navigué. Ou plus précisément pris un cours de nav’. Ce qui est très différent, parce que quand on navigue, on se fait plaisir, quand on prend un cours on fait toutes sortes de manœuvres sans arrêt, pour apprendre. J’étais la seule élève, j’ai donc eu droit à un cours privé, ce qui équivaut à un triple cours, selon le moniteur. Je suis d’accord avec lui, parce que je n’ai pas eu besoin d’attendre que d’autres maitrisent une manœuvre pour passer à la manœuvre suivante.


J’ai viré, empanné, mis le bateau à la cape, fait quatre 360 degrés en commençant par l’empannage, navigué à des allures diverses et variées, au près, de travers, trois-quarts de travers ou largue et grand largue ou tout ça successivement, tenté six fois de repêcher l’homme à la mer – constitué d’une bouée orange accrochée à un seau dont le fond a été scié – réussi quatre fois, plus ou moins réussi une fois, et je pense qu’il est mort une fois.

Après les manœuvres, le moniteur disait souvent :


« C’est bien, mais… » et ajoutait quelqu’explication sur ce que je pouvais améliorer.


Il a aussi dit quelques fois :


« C’est bien… » et après un petit silence de réflexion, il a ajouté : « non, c’est bien. »


Après une heure et quart de manœuvres, j’étais un peu fatiguée. Alors il m’a proposé de mettre le bateau à la cape (à l’arrêt), de « faire la carte », comme on dit, et de prendre un ris, pour me reposer un peu. J’ai donc fermé un œil et visé la pointe de Préverenges, la pointe de Saint-Prex et le château de Morges avec le compas. Je lui ai indiqué les degrés qu’il a notés sur la photocopie A4 noir-blanc déchirée qui nous sert de carte. J’ai ensuite brillamment tracé mes droites sur la carte avec la règle de Cras et il a dit :


« Ah… on est juste là où c’est déchiré. »


Puis, il a pris la barre, nous avons bordé pour naviguer au près bien serré et je suis allée relâcher et tirer les drisses, pour réduire la voile, accrocher la petite boucle en métal au mousqueton et étarquer la voile. J’ai ensuite roulé et attaché le bout de voile qui pendait, avec un raban, mais pas autour de la bôme. Puis, je me suis assise pour admirer mon œuvre. Le moniteur a dit :


« C’est bien, maintenant tu peux larguer le ris. »


J’ai recommencé à sautiller partout sur le bateau tout en maintenant mon équilibre et j’ai libéré la voile.


Nous sommes retournés au port et je suis allée boire une limonade yuzu à la Crique. J’ai fumé deux cigarettes et je me suis dit :


« La vie, c’est comme la nav’ ».

 
 

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