Les trucs dont je ne me lasse pas et qui m'apportent de la joie :
Les levers et couchers de soleil. Depuis chez moi, je ne vois pas grand-chose, et au bord du lac non plus. Alors, quand je suis sur la route, parfois, je fais un détour pour aller regarder le coucher de soleil à un endroit que je connais, dans les vignes.

Les flocons de neige qui tombent, surtout les gros, qui ont l'air tout doux.
Le bruit des vagues.
Marcher sur des feuilles mortes.
Me baigner dans la mer, le lac, une rivière.
Être dans les bras ou prendre dans les bras. Tous les jours, je prends mes enfants dans mes bras, pour quelques secondes de joie.
La forêt. J'aime tous ces arbres, dont je ne connais pas le nom (la honte...).
Les panoramas, les points de vue.
La montagne.
Voir un free rider, un surfer, un wing surfer descendre dans la poudreuse ou faire des galipettes sur l'eau. Parce que je ne vois pas leur visage, et je fantasme, je les trouve irrésistibles. Ou parce que ce genre d'activité ne figure dans aucune probabilité de ma vie — tiens... c'est un texte à écrire, un texte sur les probabilités.
Ouvrir la fenêtre pour aérer et boire l'eau du robinet. Chaque fois, c'est une joie, et je me rends compte de la chance que j'ai, après avoir vécu dans un pays où l'air est chaud et humide toute l'année, donc on aère peu. Et l'eau n'est pas potable, on doit l'acheter.
Un feu. Surtout quand on grille des brochettes, la nuit tombe, et on reste là, à l'observer, à le nourrir pour écouter ses craquements, ses sifflements. Je fais un petit rituel que j'aime bien parfois : je ramasse une pive, de la mousse, quelques branches sèches. Chaque trouvaille représente quelque chose que j'ai l'intention de jeter au feu, pour m'en débarrasser : une mauvaise habitude, une obsession, une idée fixe. Je les laisse à côté du feu, et le moment venu, je les brûle, avec une intention. Et ça fait du bien.
Regarder une cascade.
Voir un arc-en-ciel.
Longer une rivière.
Le sexe.
Les caresses.
Un bon vin.
Observer la lune.
Observer un oiseau, un écureuil ou un autre animal — mais pas domestique. J'ai un ami rouge-gorge qui vient souvent se poser, toujours au même endroit, sur la barrière de mon jardin. Je pousse un petit cri de joie quand je le vois.
"Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux." — Marcel Proust