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AMIS

  • Photo du rédacteur: Melanie Blaser
    Melanie Blaser
  • 20 juil.
  • 3 min de lecture

Hier soir, je suis allée seule à un endroit agréable, il y avait du monde, mais pas une foule. Les foules m’attirent et me fatiguent. J’avais écrit cette phrase il y a quelque temps, mais je n’ai pas réussi à écrire un texte sur ce thème. Je ne parviens pas à élaborer. Je suis d’ailleurs consciente que je n’élabore jamais assez. J’ai beaucoup d’idées et du mal à expliquer, à aller au bout du concept. Je perds le fil parfois, souvent, en digressant au cours de l’élaboration d’une théorie sur une de mes idées.


Je suis donc sortie seule, sans but. J’aime bien faire ça. C’était trop tard pour aller voir le dernier Klapisch. J’irai ce soir ou mardi soir. Finalement, j’ai pensé à cet endroit agréable, au bord du lac. La vue est très belle. Il y a de la musique, des tables, un bar. Il y avait même un arc-en-ciel.

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J’ai pris un jus de pommes au bar. Je me suis assise sur le muret, les pieds au-dessus des rochers qui bordent le lac. J’écoutais le bruit de l’eau, les conversations des gens autour de moi, je lisais. Et je me demandais qui aurait bien pu venir avec moi, à cet endroit, à ce moment-là. Je fais souvent ça et je me dis : « La prochaine fois, je lui demanderai. » Mais quand je sors seule, sans but, je ne me rappelle plus à qui j’avais pensé.


L’été j’organise souvent des rencontres, des repas, j’aime beaucoup voir des amis. Dans les périodes difficiles de ma vie, comme celle-ci, je me rends compte que j’ai beaucoup de chance, j’ai des amis compréhensifs et bienveillants. Ils m’écoutent, je les écoute. Je pense qu’il y a un bon équilibre. Parfois, je parle trop. Et quand on se dit au revoir, je dis : « Désolée, j’ai beaucoup parlé. » Ils répondent. « C’est pas grave, t'en avais besoin. » Une amie m’a dit récemment : « Eh ben ma pauvre, tu les cumules ces-temps-ci. » J’aime moins entendre ça. Sa vie est tranquille, stable. Je me demande comment je me sentirais si ma vie était tranquille et stable en ce moment. Ça m’est arrivé plusieurs fois dans ma vie. Ces temps, ce n’est pas le cas et je me dis que peut-être ça me ferait du bien d’être juste bien.


Mes amis me rappellent que l’important pour moi, c’est d’être bien entourée. J’avais de l’argent, je n’en ai plus. Je dois renoncer à partir en vacances, ou à faire des achats. Je n’arrive pas à trouver un job non plus, je sais bien que je me sentirais mieux si j’en avais un. Malgré tout, avoir ces amis loyaux et toujours là quand j’ai besoin d’eux, c’est l’essentiel.


Ce qui m’a fait mal récemment, c’est de renoncer à un ami, parce que ça ne fonctionne plus entre nous. Quelque chose a changé. Chez lui ou chez moi, je ne sais pas, les deux peut-être. Cette rupture est très dure à accepter pour moi. J’aurais aimé que nous continuions à nous voir, à passer des moments ensemble. Mais ce n’est pas possible. Probablement, parce qu’il y a une dimension amoureuse : il m’a fait vivre des moments de rêve, auxquels je dois renoncer. Le résultat est que nous passons des soirées pourries. Et chaque fois, je me dis : « OK, je m’arrête là. » Mais deux ou trois mois plus tard, il aimerait me voir, ça me fait plaisir, je me réjouis. Et la soirée est pourrie. Des vrais amis ne passent pas des soirées pourries, ils passent de bonnes soirées, des soirées agréables. Et quand ils se quittent, ils ne s’enfuient pas, ils se serrent dans les bras.


J’ai d’autres amis que je ne vois plus du tout. Pour des raisons diverses et variées. Une amie ou un ami, ce n’est pas toujours pour la vie. Une rupture avec un ami, c’est toujours triste. J’ai aussi de nouveaux amis : des voisines, des anciens collègues, des amis d’amis ou des personnes que j’ai rencontrées de-ci de-là. Être amis ça prend du temps, ça se construit, et les deux doivent en avoir envie, faire un geste, proposer quelque chose à l’autre, garder une régularité dans la relation. Alors mes amis, je vous apprécie et je vous dis: « Merci ».


« Dans un premier temps, ces deux hommes contemplent le temps.

Dans un second temps ils contemplent le soleil. » - Pascal Quignard, Abîmes

 
 

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