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Photo du rédacteurMelanie Blaser

EX



"J'adorais les fêtes en groupe, discuter et boire du vin avec des amis" disais-je juste après notre séparation.


Cette pensée me laisse aujourd'hui songeuse sur le déroulement des phases ma vie. J'ai notamment à l'esprit toutes ces personnes qui ne me donnent plus aucune nouvelle, qui n'ont pas répondu à mon dernier message. Je les appelle mes ex-amis. Comme on dit mon ex-mari.


Nous les invitions, ils nous invitaient, nous regardions le foot les uns chez les autres, lors du Mundial ou de l’Euro, nous faisions des grillades, des repas autour de grandes tablées, des fêtes dans nos jardins en été, des fondues dans des chalets à la montagne en hiver. Nos enfants jouaient ensemble.


Et un jour, j'ai constaté que je ne recevais plus d'appels, ni de messages de leur part. Je n’étais plus invitée, tout simplement. Ils ont fêté leurs 50 ans sans moi. Ils ne m’ont pas écrit pour mon anniversaire ou Nouvel An.


Mes voisins, par exemple, ne m’ont plus jamais proposé de sortir, d'aller boire un café, d'aller au restaurant ou chez eux. Alors que je m'occupais de leurs enfants l'été, alors que j’organisais un apéritif tous les vendredis soir, alors que j’étais invitée à la première communion de leur fille, à l’église, puis chez eux, alors qu'ils m’avaient présentée comme leur amie à toute leur famille. Alors que nous nous étions retrouvés dans un magnifique petit village italien, un été.


La première année après notre séparation, mon calendrier était vide trois samedis sur quatre. Je voyais une copine de temps en temps. J’allais seule à la plage l’été, espérant trouver quelqu’un pour boire un verre, je finissais par boire un spritz seule et je rentrais. J’avais parfois un amant de passage. Je dormais seule.


La deuxième année après notre séparation, j'ai symboliquement éliminé des amis de ma liste téléphonique, de mes connexions sur les réseaux sociaux et de ma vie, tout simplement. Ils sont devenus des ex-amis.


Je ne comprends pas, je n’ai jamais compris et je ne comprendrai jamais. J’ai d'abord été dépitée et triste, puis j'ai accepté et pardonné. Quand je les croise, je les salue et je vais mon chemin. Je laisse la tristesse derrière moi. Je poursuis ma route.


“I gotta get over being ashamed”, dit Mae West dans un film.

“I gotta get over feeling lonely”, dis-je.


Boire un thé, regarder les volutes de fumée de ma cigarette. Écouter Rachmaninov. Savourer ces moments seule avec de la musique et des pensées. Des pensées constructives et positives, qui me font sourire. Des pensées tournées vers maintenant, vers demain. La joie est revenue.



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