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Photo du rédacteurMelanie Blaser

ÊTRE

Pendant longtemps, j’étais dans le faire. Faire des études, travailler, faire des enfants, faire le ménage, faire la lessive, faire des courses, faire à manger, payer les factures. Faire (et défaire) les bagages. Marcher si on va dans la montagne ou la forêt. Nager si on va dans le lac. Régater si on va en voilier. Faire du sport. Faire bonne figure.


Et avec le temps, j’ai appris à être.



Un jour, je faisais la cuisine et ma fille m’a dit : « quand je te parle, tu es toujours occupée ». Et là, j’ai compris que je devais être, sans faire. Être à l’écoute de ma fille. Être avec elle, présente, sans faire quoique ce soit.


Alors, j'ai appris à être avec mes amis et pas à la cuisine. Préparer un plat, le mettre au four et m’asseoir avec eux, écouter, discuter, rire. Être avec mes enfants, sans rien faire. Aller nous asseoir au bord d’un étang, boire un jus de pomme et discuter. Observer un caneton ou des têtards.


Être a fait évoluer ma relation avec mes enfants et mes amis. Alors, j'ai aussi pris le temps d’être avec moi-même. Être dans le moment présent. Laisser filer les pensées des choses à faire. Et les reprendre plus tard.


J'aime aller dans la forêt ou au sommet d’un mont. Seule ou à deux. S’il n'y a personne d’autre, c’est mieux, même si j’aime bien croiser des gens et échanger quelques mots. Choisir un endroit et y rester en silence, jusqu’à ce que la nature reprenne sa vie normale. Jusqu’à faire partie de la nature. Être comme un rocher, un arbre ou un brin d’herbe. Rester tranquille. Respirer. Écouter. Sentir. Faire partie. Le chant des oiseaux reprend. Le fourmillement, le bourdonnement et le crissement des insectes aussi. On ne les voit pas, sauf la mouche qui vole autour de ma tête. Ils sont là. Ils sont chez eux. Moi aussi, je me sens chez moi. Répondre silencieusement à mon frère l’oiseau. Observer. Une femme court dans la montagne (mais pourquoi ?). Un bouton d’or. Quelques champignons. Une pâquerette. Une grosse bouse de vache. La terre retournée, par des sangliers peut-être. Les nuages qui glissent lentement dans le ciel. Les couleurs des arbres. C’est l’automne.


Rejoindre mon ami et repartir en silence. Être ensemble.


Blog inspiré par mes lectures de Baptiste Morizot

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