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CARESSE

  • Photo du rédacteur: Melanie Blaser
    Melanie Blaser
  • 25 avr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 mai

Il y a des livres délicieux, comme L’amour la mer de Pascal Quignard. J'aurais aimé que cette lecture ne s’arrête jamais.

La mer

La sensualité que je ressens en tournant les pages fines du livre, ce petit bruissement, la sensation au bout de mes doigts n’ont d’égal que les caresses que j’aime donner à mon amant, sans attente, sans autre désir que de faire durer autant que possible le plaisir de passer doucement ma main et le bout de mes doigts sur sa peau.


Caresser ce corps, lire une page, sont à la fois un don et un cadeau. Découvrir le texte de chaque page est similaire à la découverte, toujours renouvelée, de ce grand corps. Une découverte en « terrain connu » : un corps que je connais parce que je l'ai déjà caressé maintes fois, mais dont je redécouvre la douceur, les petites aspérités, les différentes parties : le ventre, le sexe, les cuisses, les épaules, les bras, le torse, et le mouvement de la respiration, qui parfois s'accélère un peu. Un livre que je connais parce que je l'ai pris maintes fois dans mes mains, mais dont je découvre à chaque page la musique, le récit, les descriptions, la sensualité, les énumérations, l'érudition et les réflexions de l'auteur.


Aujourd’hui, j’ai terminé ce livre exceptionnel. Alors, j'erre, je m'arrête pour consulter la pile de livres sagement posés sur ma bibliothèque, qui attendent la caresse du bout de mes doigts. J'hésite, je vague, je vais planter un hortensia sur ma terrasse. Je reviendrai devant ma bibliothèque plus tard. J'ai envie, besoin, de prendre mon temps.


« Une goulée pour ne pas mourir.

Goulée : lecture. » — Les ombres errantes, Pascal Quignard



 
 

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